Aller au contenu principal

Quelle différence entre un réfugié et un demandeur d’asile ?

décembre 11, 2009

Pour mieux comprendre les réglementations relatives au droit d’asile je vous invite à consulter cet article d’Eolas paru en novembre sur son blog à propos de l’ajout de la Turquie comme pays sûr par l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiées et Apatrides).-Il faut savoir que la Turquie est un des pays les plus condamnés par la Cour Européenne des Droits de l’Homme-

On y apprend autour d’une tasse de thé :

-que le statut de réfugié est bien différent de celui de demandeur d’asile : le statut de demandeur d’asile permet un droit provisoire avant d’être considéré comme étranger ou réfugié.

-que les demandeurs d’asile n’ont pas le droit de travailler en France mais reçoivent une Allocation Temporaire d’Attente d’environ 300 euros par mois.

Un article très éclairant…

A lire à cette adresse : Journal d’un avocat

Les politiques d’immigration : droite/gauche, ça se vaut !

décembre 3, 2009

Pour continuer sur le thème des immigrés, sans-papiers ou demandeurs d’asile, Thomas Le Grand dans le 7/10 de France Inter mardi 1er décembre nous propose une chronique assez éclairante sur le sujet. Oui, dans les discours le PS semble être en faveur des sans-papiers  en parlant de « régularisation massive » ; oui, dans les discours,  l’UMP veut lutter contre ces envahisseurs étrangers. Mais dans les faits, les politiques appliquées par la gauche et par la droite sont assez similaires.

Thomas Legrand explique que sous le gouvernement Jospin, le nombre d’expulsions de sans-papiers n’était pas si différent du nombre actuel 15 000  vs 27 000 aujourd’hui. Ce doublement n’est pas si énorme si on tient compte de 2 facteurs : l’estimation du nombre d’étrangers en situation irrégulière variant de 200 000 à 400 000 selon les sources et les  nombreux aller-retours des roumains expulsés puis qui reviennentsur le sol français.

Ces quelques exemples éclairant peuvent nous interroger sur les actions des uns et des autres face à la situation des sans-papiers : la gauche ferait elle mieux que la droite sur ce sujet ? On peut en douter…

Pourtant, selon Thomas Legrand, 24% des français sont favorables à la régularisation de tous les travailleurs sans-papiers. Alors qu’attendons-nous ?

Pour lire et réécouter la chronique de Thomas Legrand : l’édito politique du 1er décembre 2009.

C’est quoi le bonheur ?

décembre 1, 2009
Amoureux dans les gravats, première mise en ligne par kalimali.

Chacun cherche son chat. Peut-être. Mais moi je dirais plutôt chacun cherche son bonheur… Le mot bonheur semble brassé et ressassé à tour de bras. Mais c’est quoi exactement ?

Si je m’en tiens aux paroles que je saisis autour de moi, je dresse une première définition du bonheur :

1) Le bonheur c’est le soleil. On n’est pas heureux quand il pleut.

2) Le bonheur ce n’est pas les études, encore moins le travail. Dites à un de vos camarades de classe au lycée que vous aimez venir en cours et il vous dévisagera comme un animal étrange. Non, il ne faut pas aimer aller en cours ! Les cours c’est ennuyeux. Les professeurs sont barbants et ringards, le lieu sordide et les examens c’est un vrai calvaire. Le travail ? Encore pire ! « J’ai pas envie d’aller au boulot », « Raz le bol du boulot » sont des phrases que l’on entend très communément. Pourtant très peu de personnes remettent en question ce travail qui les fait souffrir mais semble être le but de leur vie.

3) (qui découle directement du 2) : Le bonheur c’est les vacances. Ces moments où l’on ne travaille pas, où l’on se repose les doigts de pied en éventail (de préférence au soleil : retour au N°1)

4) Le bonheur c’est l’argent. L’argent ne fait pas le bonheur mais il y contribue, c’est bien connu. On ne peut pas se passer d’argent. Pas d’argent signifie misère et donc tristesse.

5) Le bonheur c’est la propriété (découle du 4). Accéder un jour à son propre ordinateur, à sa propre voiture, à sa propre maison : le rêve de tout un chacun.

6) Le bonheur c’est l’amour. Imaginez toutes ces personnes seules ! Que peuvent-elles bien ressentir sinon un manque énorme ? Elles ne connaissent pas le bonheur du couple, de l’être aimé et qui vous aime, qui vous serre contre lui, avec qui vous allez au restaurant en tête à tête, avec qui vous faites l’amour… En découle la leçon N°6 :

7) Le bonheur c’est avoir des enfants. L’aboutissement du couple : donner la vie, transmettre une part de soi. Fonder une famille ? L’apogée du bonheur.

Ces quelques définitions du bonheur sont évidemment caricaturales. Pourtant, en y réfléchissant bien, plusieurs idées que nous avons du bonheur s’en rapprochent. Le bonheur peut-il donc se résumer à ces quelques principes ? Ou bien ne sommes-nous pas fortement influencés par tout un tas de choses qui nous donnent l’impression que c’est ça le bonheur ?

Je vous propose dans les prochains articles, avec un regard sociologique, de décortiquer quelques-unes de ces idées pour voir d’où elles viennent. En allant voir ailleurs, dans d’autres coins de la planète, nous verrons que les définitions et les moyens d’atteindre le bonheur sont multiples…

Pour une première approche du bonheur made in Danermark, allezvoir sur sur ARTE jusqu’à ce soir : http://plus7.arte.tv/fr/1697660,CmC=2946690,scheduleId=2917470.html

Savez-vous rouler les « rrr » ?

novembre 19, 2009

A bien maîtriser la langue française, on en vient à penser qu’il n’existe que quelques sons dictés par notre alphabet et nos diphtongues respectives. Pourtant lorsqu’on est amenés à traverser les frontières, on se rend vite compte que la prononciation est quelque chose qui s’acquiert dès le plus jeune âge, qui nous est propre, et que les autres ont du mal à reproduire.

Le « r » français : tout un défi !

Les russes, comme vous le savez sans doute, roulent les « r », mais n’arrivent absolument pas à prononcer le notre. Ils tentent de racler la gorge pour en sortir ce « r » commun aux français et allemands, mais le résultat tarde à venir. Enfin, on ne peut pas leur en vouloir…  Un russe n’est pas un russe s’il n’arrive pas à rouler les « r ». Dès la maternelle, les enfants consultent des orthophonistes pour être sûr qu’ils n’aient pas de problèmes de prononciation, et ceux qui prononcent les « r » à la française ne sont pas très bien vus.

Comment apprendre à rouler le « rrr » russe

Mais ça marche aussi dans l’autre sens : les russes s’amusent des étrangers qui n’arrivent pas à prononcer le « rrrrrr » roulé. Un bon exemple en est celui du héros du film La Panthère Rose 2, l’inspecteur Clouzot, qui dans la version russe a un mal fou à rouler le « rrr ».

Cette petite vidéo présente un cours de prononciation pour notre héros. Même si vous ne comprenez pas le russe, vous pourrez aisément saisir la différence de prononciation de notre r. Vous pourrez aussi apprendre comment dire « Je veux acheter un hamburger »  en russe. Prenez-en de la graine !

Le droit d’asile en France : une pure folie ?

novembre 11, 2009

Ça me trottait déjà dans la tête depuis que j’étais rentrée sur Rennes : contacter les associations de défense des sans-papiers.

J’avais entendu dire qu’ils recherchaient des interprètes français-russes pour parler avec des internés au Centre de Rétention de Saint-Jacques de La Lande. Mardi soir, 18h30 passé  : je me rends donc à la MIR (Maison Internationale de Rennes). L’ambiance n’est pas au beau fixe : 3 membres du collectif passent en procès dans une semaine et ce soir, une dizaine de personnes sans logement se sont joints à l’assemblée.

Parmi elles, 4 arméniens : un couple d’une cinquantaine d’années et deux de leurs fils : 22 et 20 ans, le troisième (19 ans) resté à l’hôpital. Je traduis en anglais les commentaires des membres de l’association, baragouine quelques mots de russe. Ce soir, les parents avaient trouvé une place dans un centre d’hébergement d’urgence (via le 115). Ne voulant pas laisser leurs fils sans savoir où ils allaient dormir, ils ont décliné la proposition. Les 5 se retrouvaient donc à la rue… Voyant que je parle russe, la mère se dirige vers moi et me fait part d’un problème de santé. Avec un autre membre du collectif, nous décidons donc de l’accompagner, elle et son mari aux urgences pour une consultation. C’est alors le père qui me partage sa situation.

Il me raconte que lui, sa femme et leurs 3 fils ont décidé de fuir l’Arménie il y a un an suite à des menaces de mort à son encontre et celle de sa famille (résultant de son statut d’avocat). Quittant leurs proches restés au pays, leur travail (avocat pour lui, infirmière pour elle), leurs études (l’un quadrilingue, l’autre en étude de chimie et le dernier kiné auprès d’une équipe de foot), ils errent. Ils rejoignent la Russie puis redescendent vers le sud pour finalement atterrir à Rennes il y a deux mois. Soulagement ? Pas vraiment. La France leur ouvre les bras mais le calvaire n’est pas terminé. Depuis deux mois, ils errent avec leurs valises : de centre d’hébergement d’urgence en hôtels sociaux ; du centre de Rennes, à la très lointaine périphérie. Parfois même, ils restent à l’entrée d’un bar, assis par terre, attendant que le temps passe. Le père me montre des photos prises sur son portable : un hôtel de fortune avec deux matelas sales, même pas de dessus de lit, pas d’électricité, juste du pain à manger. La journée, ils la passent à la bibliothèque. Là-bas il fait chaud, les enfants peuvent lire..

La France : terre d’asile ?

La France affirme pourtant être une terre d’asile, non ? Je m’étonne de voir que cette famille se retrouve quasiment dans la même situation de danger qu’en Arménie : sans toit fixe, ne sachant pas parler français, à peine de quoi manger… Quelle est la législation française concernant les demandeurs d’asile ?  Ont-ils droit à un logement fixe ? A un revenu ? Ont-ils des interdictions ?

Je vais tenter de répondre à ces questions dans un prochain article. En attendant, je retourne voir le collectif ce soir.

Détricoter les idées…

novembre 2, 2009
tags:

Une maille à l’endroit, une maille à l’envers, une maille à l’endroit une maille à l’envers…Et on tricote, on tricote et l’écharpe s’allonge, s’allonge…On tricote des idées, une maille à l’endroit, une maille à l’envers.On ajoute à renforts de fils de laine pour ne pas s’arrêter en plein milieu de l’ouvrage. Et les aiguilles s’activent : une maille à l’endroit, une maille à l’envers. Une fois finie, la dernière maille refermée, l’ouvrage est solide. On tire dessus, les mailles tiennent. L’écharpe est robuste. Elle va pouvoir tenir un bon bout de temps, protéger le cou du bienheureux.

Les idées sont comme les mailles, elles tiennent fortement, elle se construisent petit à petit, fil de laine par fil de laine.

Elles forment ensuite un ouvrage tellement solide qu’on oublie les petits nuages de laine qui les a fait naître. On oublie aussi qu’elles ont été construites par quelqu’un, un jour, bercé sur un rocking-chair au coin de la cheminée. Mais les idées sont tout aussi faciles à déconstruire. Sitôt que l’on tire sur le petit fil qui dépasse, c’est tout l’ouvrage qui se délie.

Déconstruire, décortiquer des idées pour réfléchir à notre situation. C ‘est ce que vous propose ce blog. Alors, tous à l’ouvrage !